La paroisse remonterait au 9ème siècle mais il est impossible de déterminer exactement la date de construction de l’édifice primitif. Les premières notices à ce sujet disent : “Menaçant de s’écrouler, le chœur de l’église fut remis à neuf en 1530 – 1531”. Le chœur fut de nouveau restauré et entouré de boiseries en 1715. Du début du 12ème siècle jusqu’en 1719, la gestion de l’autel fut confiée aux religieux de St-Denis-en-Brocqueroie. L’église actuelle, construite en 1719, est de style semi-classique, genre Renaissance. Elle est montée sur un haut soubassement en moellons. Quatre colonnes en pierre
bleue soutiennent les voûtes en berceau des trois nefs. L’édifice comprend une tour, une nef de trois travées avec collatéraux et un chœur de deux travées. Avant les travaux de 1927, qui ont transformé la place de Gottignies, le cimetière entourait l’église. Certaines dalles funéraires ont été disposées autour de l’église.
Le maître-autel est occupé par un grand retable en bois avec 4 colonnettes corinthiennes supportant un fronton à baldaquin renfermant une statue de saint Léger entre deux vases à flammes du XVIIIe siècle. Au centre de l’autel, un tableau du XVIIe siècle représente un crucifiement, dans le goût de Van Dyck. A droite et à gauche, les statues de saint Pierre et de saint Paul, de taille humaine, datent du XVIIIe siècle. L’autel moderne est en bois naturel.
L’autel latéral droit contient un retable à 4 colonnes corinthiennes, en bois peint en marbre, avec oreilles ornées de têtes d’ange et de fleurs. La niche du fronton renferme l’image de l’Enfant-Jésus écrasant la tête d’un serpent. Au centre de l’autel, l’habitacle pour l’exposition du Saint-Sacrement contient une statue de Saint-Léger du XVI / XVIIe siècle. Le tableau central illustre le martyr de Saint-Léger, patron de l’église.
A l’intérieur de l’église se trouve un tableau du Christ en croix. Cette peinture symbolique pourrait dater du XVIème siècle. Les trois extrémités de la croix représentent des mains : l’une fait le signe de la bénédiction, une autre renverse une idole à l’aide d’une flèche et la dernière tient une clef et semble ouvrir le ciel.
Saint Léger
L’église est consacrée à saint Léger ou Léger d’Autun (en latin Leodegarius) – francisation du germanique Leudgari, de “leud” (peuple, gens) et “gari” (lance). Il est né vers 615 dans une famille noble habitant les bords du Rhin. C’est un évêque martyr du VIIe siècle qui a joué un rôle politique important dans les soubresauts de la monarchie mérovingienne finissante (de 420 à 752). Il est lié aux villes de Poitiers, où se fit sa formation et où se trouvent ses reliques, et d’Autun qui est une commune française du département de Saône-et-Loire en Bourgogne, (située aux portes du Morvan) dont il fut nommé évêque en 663. Il se croyait invulnérable et se permit de contrecarrer la politique et les ambitions d’Ebroïm, maire du palais de Neustrie. Ses heures étaient dès lors comptées !
Il est mort dans la région de Fécamp et d’Arras vers 677/678. Dans un premier temps le maire lui fit brûler la langue et arracher les yeux. C’est pour cela qu’on le vénère pour les maladies de la vue. Par la suite, Ebroïm lui fit arracher la langue et déchirer les lèvres tout en le mutilant par tout le corps. Il passa deux ans au monastère de Fécamp près du Havre où il recouvra l’usage de la parole. Finalement, il fut condamné à mort et le maire ordonna que son corps fût jeté au fond d’une citerne après qu’on l’eût décapité. Quatre bourreaux le menèrent donc dans une forêt et recherchèrent en vain une citerne, en chemin trois d’entre eux se convertirent et demandèrent leur pardon. Le quatrième l’exécuta, mais après que la tête du martyr fut tranchée, le corps demeura debout pendant une heure entière. Le bourreau frappa du pied le corps de Léger pour le faire tomber, mais pris d’un délire soudain, il se jeta lui-même dans le feu d’un bûcher qu’il avait préparé pour incinérer le cadavre.
C’était le 2 octobre 678 : c’est à cette date qu’on célèbre la fête annuelle de saint Léger.